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Par déviante le 5 Mai 2013 à 03:01Noir c'est avoir. Les yeux cachés dans les yeux, la main sous la peau. Noir dans le bruit. Noir plein et joli, l'oreille qui tinte et chante. Noirs les yeux des écrevisses ciselées qui plongent dans l'eau verte. La source grésille fraîchement. Noir le jour qui tiédit. Noir au creux de la courbe et noir le parfum herbeux. Noir parce que je n'ai plus que le son pour langage
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Par déviante le 17 Décembre 2009 à 13:43
Egratignures étincelantes, neiges fines qui s'effilent dans le bleu
Le papier libre qui crisse et bruisse
Dresse des paravents-oiseaux;Les étoiles dans l'odeur du bois luisent entre les feuilles avec un son sourd et flou,
Avec une étrange nuance rose-orangée, comme une poudre nue pour la peau du soir.Libertés amusées qui construisent un vent parlant
Les blanches images penchées ondulent
Dans les vagues d'air moiré tiède qui s'exhalent du langage;
Les sons tissent un sens dans les silences respirés.
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Par déviante le 26 Août 2009 à 20:11
Eveil. Remous. Violet. L'écorchure du vert. L'odeur du vert. Marbres matinaux. Exil.
Roses apprivoisées qui brillent
Au creux de la chaussée;
Au-dessus, forêt de rutilances,
Vélos fourbis, voitures léchées
Femmes à ventre mou et structure maigre,
La geste parcimonieuse et terrible
Le regard joyau
Comme les femmes de Klimt
Et puis je cherche l'automate à cigarettes.
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Par déviante le 9 Mars 2009 à 01:37
Une rangée de lavabos, sans miroirs. Ici, quand on regarde son visage, on redresse la tête vers le pan de mur blanc sale qui jouxte le lavabo, et on écoute la musique qui s'échappe par petits morceaux étouffés de phrases, à travers les fentes et les fissures des murs, qui passe doucement sous les doubles portes. On écoute tous ces soupirs, on écoute les visages des autres qui travaillent, les doigts qui filent, les sons qui transpirent, les phrases qui se délient.
On regarde par la fenêtre alors. On s'en approche, on se penche un peu. Des enfants qui jouent à chat dans la cour. Encore des éclats de musique. La ville étendue au soleil comme une nappe parsemée de cheminées, voilée par un doux smog bleuté. La ville dans toute sa blancheur, trouée de surprenantes places floues et lignes nettes, qui dessinent la complexité de son grand corps. La ville qui paraît muette et plane, immuable, comme si tous les grouillements et les embrouillaminis qui l'animent et l'amusent n'étaient qu'artifices et artefacts.
Je fais le tour de sa souple taille avec mon bras, et je ne vois plus rien.
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