•  Avalées par l’oubli, les griffures des anciens présents,
    Délavées, les rougeoyantes traces sur les peaux des amants ;
    Comme une marine qui se déploie au fil du jour,
    Le temps arrange ses couleurs nobles,
    Et se drape doucement dans son habit lourd.

    Sans une parole il faut prendre en sa bouche les souvenirs,
    La ronde noirceur de leur visage sans trouble,
    Comme le matériau d’un froid festin
    Baigné des claires teintes de la chair ;
    Puis, se loger dans le lit de chevelure qu’ils ont sombrement tissé.

    Enfin au détour de la fenêtre attacher son regard,
    Fidèle aux bleus qui se déroulent dans le soir ;
    Aimer les heures bousculées et leurs moments raturés
    Comme autant de poèmes épars ; se suspendre au tranchant de l’air,
    Jeter sa personne dans le fond du ciel et dans ses mains sauvages.

    Nous étions des passants sans âme,
    Parmi ces oiseaux attristés des hauteurs
    Qui semblent oublier jusqu’à l’odeur pleine et sèche de l’air,
    Et qui folâtrent sans désir sous les minces arcades
    De leur rocailleuse cathédrale d’éther

    Et dans la végétation étrange de l’esprit,
    De discrètes et grises ombelles
    Brodent un vaste manteau d’écume
    Pour quelques camélias nuageux
    Qui seront jetés en offrande devant les pas mousseux du songe

    Et en son cœur, l’oeil ouvert, comme une terrible caverne
    Abrite en son creux l’énigme dorée,
    Qui dresse sa haute silhouette de présage
    Loin, vers l’orée tremblante et fabuleuse, les insectes immobiles
    Relaient sans voix le craquement des éphémères

    Au milieu du sommeil, les mains qui tressent des larmes,
    Comme une neige lentement fondue, un alibi des beautés altérées ;
    Et pour habiter le fond du ciel et ses hautes herbes,
    Une seule comète, qui n’en finit plus de dissiper sa lueur,
    Et de déployer près de ma main sa droite fuite.

     

    Je ne cherche qu’à me nourrir


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  • Pantalon cobalt -
    Gueule sévère.
    Jeune moustache noire -
    Un air de fatigue.


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  • Carrelage jaune -
    Nid d'abeilles
    Un tranchant de rouge -
    Un nom: blanc de bruit


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  • La pâte dans mes yeux qui n'aime pas les couleurs;

    Les mains sont pleines de terre, de boue
    Sans cesse; je les porte à mes yeux, je les referme,
    Je les regarde: mains emplies de terre liquide
    Les graviers griffent mes yeux,

    Et la pâte-boue mange les couleurs.

    Ils ont enfanté d'un arbre, un véritable arbre, en ramassant des feuilles
    Collées soigneusement par leurs mains légères et aimantes, brindilles, terre sèche
    Leurs yeux noirs ont brillé et brillé de nouveau,
    La tête toujours un peu baissée mais pas le regard

    Et leur arbre existe, il prend pied, ses jointures s'harmonisent
    Le dessin des branches gagne en souplesse
    Ils ont fait un arbre aux yeux noirs qui brillent maintenant.


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  • Galeries nocturnes, parcourues de vents ouatés
    Par une anfractuosité j'ai aperçu
    L'odeur de la mer une branche du cerisier
    En fleurs mortes trop molles trop sucrées
    Et le jaune qui coule comme
    Il coulerait de la peinture des pistils
    Pétales blancs aux pliures brunes
    Innocentes pas vues il fait obscur

    Les pas les pas qui grésillent
    La main sur le mur et la pudeur

    Et puis la lanterne dorée, son reflet dans mon corps.


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