• pauvres matins

    Après les désinhibitions nocturnes, les cris avinés laissent la place à l'assourdissant choeur des oiseaux solaires. Muets, vous regardez se dérouler l'éventail tragique des renoncements du petit matin. Vous croyez un peu à ce que vous appelez la "poésie" de ce moment; vous croyez à ses vertus. Assis, vous videz vos yeux dans les ors pâles des reflets levants; les mouettes et leurs cris roses arrachés tourbillent dans vos tympans. Un tunnel en perspective se fond en vous; vous y noyez vos désamours et déceptions. Tout revoir une dernière fois, d'un oeil blasé fatigué, pour en décoller doucement la peau trouble, et blesser une nouvelle membrane, encore fine, fragile et très transparente.


  • Commentaires

    1
    Shoupinette
    Lundi 3 Juillet 2006 à 21:08
    J'ai laissé errer...
    mon regard dimanche matin, sur cette aube à peine naissante, sur sa pâleur pleine de promesses si volatiles... C'est avec joie que je redécouvre cet instant en lisant ces quelques lignes.
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