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Par déviante le 23 Juin 2006 à 20:25
L'ours est muet; ses grelots sont collés de sommeil.
L'enfant est relégué au fond de la cave. Blotti contre le soupirail, il a enceint le rempart de ses genoux blancs écorchés.
Il n'arrive plus même à s'ennuyer de ses monstrueux jeux. L'un retient son haleine avec engouement émerveillé.
L'enfant éprouve la flamme d'un briquet.
Faire craquer la pierre, muer sa main en une coupe
Pour abriter le feu de la brise éteinte;
Laisser s'envoler la flamme silencieuse qui respire un peu d'air, quelques jeunes secondes.
Faire tourner la pierre rugueuse, de la corne du pouce, pour faire cracher au petit dragon de plastique
Quelques étincelles vertes;
Ou encore écouter, lorsqu'on est las, le gaz s'échapper sans un souffle.
Jeu éternel.
L'enfant, assis contre le mur, l'enfant s'ennuie consciencieusement. Il n'a pas très peur car il sait qu'il fait jour au-dehors.
Il est libre, il est seul, l'enfant prodigue. Il sent sur lui un peu de lumière blanche, échappée du soupirail
Lumière blanche qui a distillé diffracté cambriolé
Les brillantes froideurs de l'été extérieur.
Il sait et contemple ce monde qui ne l'attend plus.
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Par déviante le 9 Juin 2006 à 23:41
Etouffement, dans la chaleur des idées qui germent
Les doigts tachés d'encre, qui filent un lent chemin impatient à la pensée, une étroite rangée de petits signes automatiques
Ils se liguent et composent, ingénieux
Les mots à la valeur trop pauvre
Pour difficilement les rendre signifiants
Et opérer la magnifique compréhension de l'indicible.
Allons dormir et bâtir notre empire vaniteux de signes, que patiemment nous ramasserons à la fine pince, dans les cendres d'une joyeux foyer éteint depuis deux siècles.
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Par déviante le 6 Juin 2006 à 20:30
Le soir joue de sa nuque comme d'un marbre tiède et sans couleur,
De lisses rubis perlent de ses oreilles;
Elle s'amuse des légères plaintes qu'elle lance dans l'air
Comme de cerfs-volants colorés dérisoires et paisibles,
Et son port de tête vous tourne le dos.
Les cheveux rasés, l'intérieur amputé.
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Par déviante le 4 Juin 2006 à 18:09
Beauté de l'écriture, nécessaire expression
Du surplus onirique; lorsque la bouche est lasse
De l'amer suc des rêves, par une lente scission
Du souvenir nébuleux, cette terrible et bouillonnante nacre du songe peu à peu se délasse.
Cet élixir qui brûle la langue, c'est la pensée.
Elle coule un étrange chemin dans mes doigts
Pour goutter doucement de mes ongles encensés.
Je les lèche; j'ai trouvé de l'opium pour des mois.
Beau frissonnant nectar aux graves intonations,
Je désire enfanter de ta voix sans merci;
Chacun voit peu à peu s'altérer ma carnation.
Je souris aux sensations; tous sont assis.
Puis, ballet inextinguible, les enchaînements
Des couleurs sauvages; je crois avoir envie.
Mordre à travers la chair, petit déchaînement.
Me baigner dans le sang d'une émeraude sans vie.
On entend tout près des cloches sonner une berceuse
Et d'étranges Ophélies descendent le fleuve,
Emportant après elles de jeunes blanchisseuses
Abîmées en leurs bras morts, attendant la saison neuve.
On parle ici l'austère langage du mystère.
Des aperçus du monde m'échappent discrètement
Le présent simple réclame son tribut de chair;
Et une échappée qui fuit, comme un léger tintement.
Oh l'infâme drogue du souvenir jamais vécu
"If we could sniff or swallow something that would, for five or six hours each day, abolish our solitude as individuals, atone us with our fellows in a glowing exaltation of affection and make life in all its aspects seem not only worth living, but divinely beautiful and significant, and if this heavenly, world-transfiguring drug were of such a kind that we could wake up next morning with a clear head and an undamaged constitution-then, it seems to me, all our problems (and not merely the one small problem of discovering a novel pleasure) would be wholly solved and earth would become paradise."Aldous Huxley
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Par déviante le 15 Mai 2006 à 19:42Ennui profond, ennui meurtri
Lumineux flot qui s'évade et grésille
Suit les regards perdus, dans la chaleur éveillée
Il tournoie et flambe, vide de toute essence.
L'inhibition est portée garante d'une certaine paix sociale
je m'ennuie
ça m'énerve
on s'en va?
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