• Noctuelles

    Au creux du sommeil s'est joué un terrible festin
    Dans le tiède corps de la terre que la pluie trempe
    Et enveloppe d'un bain à la douceur d'estampe.
    Le regard se dépose sur ces mystères, invité clandestin.

    Lentement s'épanchent les lueurs du long matin
    Qui se mêlent à l'électricité obstinée de la faible lampe
    L'esprit endormi cherche encore le songe et sa souple hampe.
    Silencieusement là-bas, l'air déploie son large satin.

    Au pied du lit, las, reposent quelques sauvages iris jaunes
    Qui chantent les éclats-sanglots étranges du faune
    Avec les mots vrais d'une antique et pure geste.

    L'odeur vénéneuse de la rose sanguine baigne tout, comme l'amour d'un apôtre 
    Et anime la lumière fauve du midi d'un éclat autre
    La nuit est avalée dans sa ronde bouche; maintenant seul l'ambre amer du jour reste.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :