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Cantique
Ici séjourne une onde inquiétante, fraîche et moirée,
Dont le mouvement immobile et noir est un vaste royaume;
Voilà mes Indes terribles au céleste arôme;
Voilà la contrée du songe égaré
Là, sentir au travers de l'air humide et doré
Les spasmes des beautés sans mémoire dans sa paume,
Pendant qu'au creux du coeur s'étire l'éclat d'un psaume,
Comme une variation sur l'oubli éploré.
Les lentes mains de la mémoire aux cheveux d'écume
Parfois animent la mer d'étranges ballets-brumes
Dont les grâces éparses marquent l'eau de leur signe.
La mécanique du temps brode son éternel soir,
Pendant que l'eau charrie les derniers ors du savoir;
Et l'oubli, alors, se magnifie comme une vigne.
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