• la folie désunit avec une lente violence
    elle crispe les esprits
    de sa poigne armée d'un long gant noir

    la folie répète, abrutit et libère
    pour que jamais la raison ne revienne

    cris désorganisés, gestes injustes
    symboles ressassés
    et le clair refuge du coma éveillé...





    les vagues blanches gilssent sous la carapace trempée de sommeils. dehors, l'été étouffe; les nuées pendent du ciel.
    froissements des airs, silences implacables neigeux
    les angoisses despirées s'enroulent
    simples;
    comme les fausses intrigues d'un mauvais polar.
    la fenêtre tend sa bouche bleue, béante de chaleurs tremblantes. l'extérieur vivant se fait miroir sonore.



    l'heure tourne, inlassable; la musique aussi. l'existence se déroule, dévore mes actions du fil éphémère qu'elle déploie.
    désormais, la musique optimiste ne me réussit pas.  je commence à élucébrer de petites platitudes communes: l'idéalisme sonne à ma  porte.



    chairs saccadées
    cahier ouvert, ailes de mon coeur


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  • elle m'embarrasse,
    de ses draperies lourdes
    elle gronde en traînant
    de sales dentelles pourtant neuves

    sa voix salée rejette sur les grèves
    moisissures humides, épaves crevées

    elle me corrode, me ronge et m'érode
    je sombre en sa fausse immensité noire
    j'avale la vase, les algues se liguent;

    cris cris étouffés; marbre aqueux;

    je ne veux plus voir la mer.


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  • rien.
    le matin, le soleil, qui brûle tout; puis bientôt le gris, les brumes qui descendent et apaisent, ouate aérienne.
    peut-être sortir ce soir.


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  • 5h55

    je me réveille un instant. saisir la nuit, hors de sa chrysalide, pas encore morte pourtant. les premiers instants de splendeur, beaux car ce sont les derniers sans doute.

    un scooter sur la route fend les cristaux d'air, de sa lame aiguë. il passe et repasse. combien de fois, je ne sais pas. mais il ponctue de son sifflement l'air immobile, qui attend le jour. surgit peu à peu de la pénombre sonore le grondement lent et paisible presque du camion-poubelle. il passe; on entend le choc du plastique sur les pavés; puis la route se rendort, la nuit se referme un peu. bientôt le soleil va se lever.

    je pense aux faces repues que je croiserai demain.


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  • l'autre, l'ami/e, cela arrive...qu'un individu au coeur fou se détache de la masse appellée les autres, avec courage, pour tenter de nous parler...

    (j'avoue que j'avais perdu l'espoir d'une altérité reposante, après plusieurs vrais échanges avortés après quelques années. par reposante, j'entends: qui vit en soi, mais en existant elle-même. une douce confrontation, pleine, franche. le calme qui revient toujours.)

    l'autre, ou plus précisément son idée même, devient une épaule en soi-même, un bouclier contre la solitude même lorsqu'on est seul. mais il existe aussi en tant que personne réelle. il évolue, comporte des faiblesses. par contre, il entend lorsqu'on parle, plus ou moins bien, mais il ne répugne pas à entendre. il est la fenêtre par laquelle les regards s'échappent. il est le poing qui brise le miroir. il est celui qui nous montre un des chemins pour être humain. on peut le suivre; on peu l'aider à frayer son chemin; on peut construire son chemin à l'aide du sien; on peu décider de creuser une nouvelle voie.

    l'ami est l'instrument de vision de soi-même le plus précieux, après le miroir et le terrible couple papier-crayon. il est subjectif, et sa vision est une mise en abyme de celle des autres. (pour moi, la subjectivité de son jugement propre, mon jugement mien à moi sur moi, n'est pas pleinement subjectif.)

    mon autre, si elle veut bien, aujourd'hui, c'est celle que l'on appellera "Baptistine".

    on prend parfois beaucoup de temps à se rendre vraiment compte de l'identité de son autre. si vous l'avez trouvé, sachez ceci: qui veut voyager loin ménage sa monture.


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